Le journal londonien The Telegraph a publié aujourd'hui l'article d'opinion de Maxime sur la façon dont la politique d'immigration de masse de Trudeau détruit notre pays.
Vous pouvez le lire la traduction en français ci-dessous si vous ne pouvez pas accéder à la page sur leur site web.
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Pendant sept jours, The Telegraph publie une série d'essais exclusifs de commentateurs internationaux qui examinent l'impact de la législation progressiste du Canada sur des questions telles que les drogues, la liberté d'expression, les droits des personnes transgenres et l'aide à la mort.
Cet essai est signé par Maxime Bernier, ancien ministre de l'industrie et des affaires étrangères du gouvernement conservateur de Stephen Harper et aujourd'hui chef du Parti populaire du Canada.
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Un raz-de-marée d'immigration submerge mon pays. Il risque de ne pas survivre
Tout ce qui a historiquement fait du Canada ce qu'il était est en train d'être rapidement détruit
Par Maxime Bernier
Flash info : le Canada est en train de se désagréger.
Non, ce n'est pas parce que le Québec menace à nouveau d'organiser un référendum sur la séparation, même si cela risque de se reproduire dans les années à venir.
Notre pays connaît une série de crises en raison de la politique délibérée d'immigration de masse instaurée par le gouvernement libéral de Justin Trudeau peu après son élection en 2015.
L'année dernière, la population canadienne a augmenté de près de 1,3 million de personnes, soit 3,2 %. Il s'agit du taux de croissance démographique annuel le plus rapide depuis les années d'après-guerre. La différence, cependant, c'est que cette croissance n'est pas due à un baby-boom, puisque 97 % de la croissance est due à la migration internationale, principalement en provenance d'Asie et d'Afrique.
Il s'agit non seulement des immigrants en tant que tels - ou « résidents permanents » - mais aussi des travailleurs étrangers dits temporaires, des étudiants étrangers et des demandeurs d'asile. Bien que censées être temporaires, ces dernières catégories sont en fait devenues des voies d'accès à la résidence permanente.
Pour cette raison, le logement au Canada est devenu totalement inabordable. Les jeunes couples qui veulent avoir des enfants ne peuvent plus se permettre d'acheter une maison avec une belle cour arrière où ils pourront les élever, ce qui a entraîné une chute spectaculaire de notre taux de natalité.
Nos hôpitaux, nos services sociaux et nos infrastructures sont surchargés par ce tsunami démographique.
L'immigration est souvent justifiée par son impact positif supposé sur l'économie. Mais la productivité et les salaires stagnent depuis une décennie au Canada, car les employeurs privilégient la main-d'ouvre immigrée bon marché au détriment de l'investissement en capital et de l'automatisation.
La politique canadienne est embourbée depuis des mois dans des scandales liés à l'ingérence étrangère, en particulier de la Chine et de l'Inde. Depuis plusieurs années, l'Inde est la principale source d'immigrants au Canada. La semaine dernière, le Canada et l'Inde ont expulsé des diplomates à la suite d'allégations du gouvernement Trudeau selon lesquelles des diplomates indiens auraient été impliqués dans des attaques contre des militants khalistanis dans notre pays, y compris le meurtre l'année dernière d'une personne que l'Inde considère comme un terroriste.
En raison de l'immigration de masse, la politique canadienne est de plus en plus axée non pas sur les questions canadiennes proprement dites, mais sur les questions ethniques et religieuses, et des guerres étrangères, les politiciens de l'establishment passant un temps extraordinaire à courtiser les votes des groupes ethniques minoritaires dans les circonscriptions marginales des banlieues.
Le troisième parti national le plus important, le Nouveau Parti Démocratique, qui a maintenu le gouvernement minoritaire de Trudeau au pouvoir, est dirigé par Jagmeet Singh. Sikh lui-même, il a d'abord refusé de condamner Talwinder Singh Parmar, le cerveau responsable de l'attentat à la bombe de 1985 contre un avion d'Air India, qui a coûté la vie à des centaines de Canadiens. Il a toutefois changé de position lorsqu'une enquête canadienne a conclu que Parmar était bel et bien à l'origine de l'attentat.
Pour sa part, le chef du Parti conservateur et très probablement notre prochain premier ministre, Pierre Poilievre, est reconnu pour revêtir diverses tenues nationales ou religieuses lorsqu'il s'adresse aux membres de diverses communautés.
En 2018, alors député conservateur, j'ai publié une série de tweets dénonçant ce que j'ai appelé le « culte de la diversité » de Trudeau qui, selon moi, conduirait à la balkanisation de la société canadienne, et potentiellement à la violence.
Les scènes quasi quotidiennes de musulmans attaquant des institutions juives, de sikhs brûlant le drapeau indien et de factions érythréennes s'affrontant dans les rues de nos villes m'ont donné raison.
S'attaquer publiquement à ces dogmes n'était cependant pas permis à l'époque au Canada, et cela a provoqué un énorme tollé. Même mon chef et mes collègues du Parti conservateur m'ont dénoncé, ce qui m'a amené à démissionner et à lancer un parti populiste de droite qui est en gros l'équivalent canadien du Reform Party de Nigel Farage.
Si vous croyez qu'une plus grande diversité est toujours bonne et enrichit toujours votre société, il est logique et inévitable que vous finissiez par importer du monde entier un grand nombre de personnes aux valeurs et aux attitudes incompatibles, y compris des fanatiques religieux et même des terroristes, qui ne peuvent pas s'intégrer dans un pays avec un héritage européen et chrétien laïque.
C'est ce que nous faisons depuis des années, et c'est pourquoi tout ce qui a historiquement fait du Canada ce qu'il était est en train d'être rapidement détruit. Je sais que le Royaume-Uni et d'autres pays européens connaissent une tendance similaire, mais le Canada est allé beaucoup plus loin dans cette voie.
L'effondrement du Canada a commencé lorsque ce pays déjà très diversifié (avec des peuples fondateurs autochtones, français et britanniques, et de nombreuses cultures régionales différentes) s'est laissé séduire par cette version radicale du multiculturalisme au lieu de la tempérer en mettant l'accent sur des valeurs et des attitudes communes, sur la fierté de notre histoire et sur les réalisations de la civilisation occidentale.
Aujourd'hui, non seulement nos institutions démocratiques, notre économie, notre paix et notre cohésion sociales s'effondrent, mais aussi notre identité et notre raison d'être en tant que pays.
Toutes ces tendances sont si accablantes que, incapable de nier la réalité plus longtemps, le gouvernement Trudeau a finalement annoncé il y a une semaine qu'il réduirait progressivement ses objectifs d'immigration dans les années à venir au lieu de continuer à les augmenter.
Bien qu'il s'agisse d'un virage à 180 degrés pour ce gouvernement, cette réduction est loin d'être suffisante, et il faudra faire beaucoup plus pour réparer les dégâts. Sinon, je ne crois pas que le Canada survivra au 21e siècle.